Contexte Socio-politique
A l’approche de la saison cyclonique et de la saison des pluies qui démarrent, l’impatience des populations face aux réponses de l’aide internationale et du gouvernement est plus que perceptible. Plus d’un million d’haïtiens vivent encore dans des camps faits de toiles, faute d’abris surs. Les besoins en médicaments, nourriture etc.. sont encore énormes. Plusieurs manifestations de rue demandent le départ du gouvernement actuel et critiquent le peu d'action de l'aide internationale. Des élections doivent avoir lieu à la fin de 2010. Les premiers abris provisoires et installations d’urgence connaissent un état de détérioration importante de par leur sur-utilisation et des intempéries. Sans emplois et sans revenus, les populations et les partenaires locaux n’ont pas encore les moyens d’investir dans la reconstruction du patrimoine détruit ou endommagé.
En réalité, la capitale haïtienne, Port-au-Prince avant le séisme concentrait la majorité des emplois et des investissements de l’économie. Ce tremblement de terre du 12 janvier a ruiné complètement les familles qui se retrouvent démunies face aux destructions.
Contexte Educatif
Plus de 4000 écoles ont été détruites ou gravement endommagées et ne sont pas disponibles pour la reprise scolaire. Le gouvernement a annoncé cette reprise le 5 avril dernier mais très peu d’élèves ont pu reprendre les chemins de l’école dans la capitale (Port-au-Prince) et les villes sinistrées. A cela, il faut ajouter qu’en Haïti, l’école est payante pour plus de 80% des enfants qui la fréquentent, à défaut d’un nombre suffisant d’école publique prise en charge par l’Etat. Une offre privée d’éducation complète le manque d’investissement public mais reste limitée et de peu de qualité. C’est ce qui explique que plus de 35% des enfants d’âge scolaire n’ont jamais été encore à l’école.
(Mobiliser, soigner, éduquer)
La première réalisation de l’Université Quisqueya et d’Aide et Action a été de mobiliser dès le mois de janvier près de 300 professeurs et étudiants, à titre de volontaires, dans des actions de service à la communauté article UNESCO. Le coeur de cette action se situe sur le campus totalement détruit de Turgeau de l'Université qui a passé les premiers jours de janvier enterrer ses morts et dégager les décombres. C'est dans ce décor de deuil que plusieurs dizianes de tentes ont été installées sur le campus détruit pour servir d'espace d'accueil des populations sinistrées, d'espace pour la sensibilisation mais également de prévention aux désatres du genre.
Le bâtiment principal du campus de Turgeau de 4 étages 2 jours après le séisme
Cette action fait partie d'une stratégie visant à mobiliser les haïtiens (universitaires, leaders communautaires, jeunes etc..) autour d'une action fédératrice de post-urgence et de reconstruction. L'Université Quisqueya et Aide et Action ont mobilisé au départ leurs propres ressources financières et techniques pour mettre en oeuvre ce projet supporté aujourd'hui par d'autres partenaires.
Plus d'une dizaine de camps et/ou quartiers entiers bénéficient des services de santé et éducatifs permettant aux populations de se reprendre en main et d'être véritablement acteurs de leur propre reconstruction. Ce dispositif permet aussi la formation des étudiants volontaires pour lesquels leurs travaux pratiques dans les camps seront crédités dans leur cursus normal. Plus de 600 étudiants et autres professionnels, leaders communautaires recoivent des formations en secourisme et en gestion des risques et désastres dans les installations de l’Université Quisqueya. L’impact attendu est aussi une éducation à la solidarité.
23 janvier: Des centaines de blessés et amputés continuent d'être soignés sur le campus
3 février: Des étudiants de la faculté de médecine interviennent auprès des victimes sur le campus détruit et à travers un dispositif de clinique externe mobile.
Cette démarche de l’Université Quisqueya et d’Aide et Action a été reconnue comme innovante et recommandée formellement par les conclusions du séminaire international sur la reconstruction de l’Enseignement supérieur en Haïti à laquelle a pris part plus d’une vingtaine de réseaux universitaires du monde entier le 11 et 12 mai dernier en Haïti et des officiels de plusieurs gouvernements. Ceci permettra au pays de disposer d’une réponse plus efficace lors des catastrophes naturelles. Plusieurs leaders communautaires sont aussi appuyés dans leurs efforts de reconstruction par le dispositif mis 4 mois après le séisme, le campus détruit dispose de nouveau d’une dizaine de salles construites en semi-dur et d’une salle dédiée à la gestion du service à la communauté gérée par des doyens de facultés (santé et éducation) et Aide Action. Des populations des villes de Léogâne et de Port-au-Prince bénéficient d’un accompagnement en termes de santé, de nutrition et d’accompagnement psychologique et éducatif.
8 mai 2010: Directeurs d'écoles de Léogane en réunion de planification à la salle (nouvellement reconstruite) de "service à la communauté" sur le campus de l'Université Quisqueya.
20 mai : Des enfants des camps assistent à une présentation sur la prévention des dangers dans la toute nouvelle salle de "service à la communauté" de l'Université Quisqueya
Cette mobilisation s’est réalisée aussi en terme de partenaires financiers et de collecte en Europe et dans les Caraïbes, même si le défi à ce niveau reste encore énorme en comparaison au montant qui reste à collecter pour la suite du projet. 430,000 euros à date (230.000 Europe, 202.000 Caraibes) (voir liste des donateurs sur la page internet du projet NAP VANSE)
Soigner et sécuriser les enfants a été l’une des priorités de NAP VANSE après les premiers jours du séisme. Au niveau de la santé physique et mentale, plus de 5,000 enfants ont bénéficié des soins de santé/nutrition sous les tentes installées sur le campus. Des vaccinations, des plans de nutrition ont été réalisés, sur le site de l’Universite Quisqueya et à travers d’une clinique mobile qui visitent les différents camps.
Des vingtaines de tentes installées sur le campus permettent aux etudiants et profs de soigner et d'encadrer les populations
19 février: Des enfants participent au programme sur le campus
Par ailleurs, pour éviter la rupture du processus de scolarisation, l’Université Quisqueya et Aide et Action ont mis en place un dispositif pour continuer d’éduquer non seulement les enfants des camps mais aussi les leaders communautaires qui sont les relais des notions qui doivent être apprises par les populations en vue de mieux se protéger lors des catastrophes naturelles et d’arriver à une meilleure qualité de vie. Aussi, dans les camps, les leaders communautaires s'activent et mettent a profit l'encadement technique et financier de NAP VANSE pour accompagner les enfants durnat cette phase.
A Léogâne, petite ville situe à environ 40 kilomètres du campus de Turgeau , 40 salles "fonctionnelles" ont été déjà construites en semi-dur, en plus des bureaux pour des directeurs d’écoles. Dix écoles se partageront en double vacation ces nouvelles infrastructures. Ces espaces d'apprentissage accueillent déjà plus de 3200 enfants qui partagent ainsi leur journée entre la vie précaire des camps et une transition scolaire. Nap Vanse ne reconstruit pas à l'identique mais en mieux. Notre approche mise beaucoup sur la sécurité des lieux d'apprentissage, en particulier la sécurité d'accès des enfants, enseignants et parents . Ces espaces doivent être des lieux de vie agréables qui facilitent la transmission des savoirs et l'apprentissage.
Le 14 mai, Francine, leader communuataire accueille à leur arrivée les enfants du camp de Canot avant le démarrage des activités du jour.
A Léogâne, petite ville situe à environ 40 kilomètres du campus de Turgeau , 40 salles "fonctionnelles" ont été déjà construites en semi-dur, en plus des bureaux pour des directeurs d’écoles. Dix écoles se partageront en double vacation ces nouvelles infrastructures. Ces espaces d'apprentissage accueillent déjà plus de 3200 enfants qui partagent ainsi leur journée entre la vie précaire des camps et une transition scolaire. Nap Vanse ne reconstruit pas à l'identique mais en mieux. Notre approche mise beaucoup sur la sécurité des lieux d'apprentissage, en particulier la sécurité d'accès des enfants, enseignants et parents . Ces espaces doivent être des lieux de vie agréables qui facilitent la transmission des savoirs et l'apprentissage.
Les lieux d'apprentissage sont reconstruites selon des normes de sécurité (facilité d'évacuation) et de fonctionnalité (bonne aération et grande cour pour stationnement de motos et bicyclettes et jeux divers)
6 mai, des enfants sont de retour à l'école "Petit Mignon" de Léogâne dans de nouveaux locaux
La composante Forum sur la reconstruction est aussi un chantier très important. Plus de 10,000 personnes ont été directement sensibilisées aux risques des catastrophes naturelles à travers des séminaires, des ateliers, retransmises, dans certains cas par des stations de radio.
26 mars, sur le campus, des experts et étudiants canadiens, dominicains échangent avec leurs homologues haïtiens sur les nouvelles normes de construction.
