En Haiti, l'Université Quisqueya appuyée par Aide et Action a mobilisé ses professeurs et étudiants dans une vaste mouvement de service communautaire suite au séisme du 12 janvier qui a totalement détruit son campus récent de Turgeau

(PHASE 1)

Les activités du centre d’accueil à l'Université Quisqueya


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Le projet NAP VANSE

NAP VANSE : « Des volontaires universitaires au service de la communauté et de la reconstruction »
(phase 1)
Depuis les premières semaines du séisme du 12 janvier, l’Université Quisqueya (UNIQ), après avoir enterré ses morts, a mobilisé ses ressources humaines et financières sur ce campus récent de Turgeau à Port au Prince, (totalement détruit), pour l’accueil, l’encadrement et la prise en charge des familles sinistrées vivant à proximité du campus. Ce mouvement de solidarité et de service à la communauté est appuyé par Aide et Action International et porte le nom de NAP VANSE. Aide et Action apporte son expérience internationale (Tsunami, Séisme en Chine, déplacés du Togo ….) et locale (cyclone Jeanne ..) à des problèmes similaires, un appui financier immédiat et un appui en la mobilisation d’autres partenaires pour rendre pérenne l’expérience. Plusieurs autres acteurs privés, associatifs et publics nationaux et internationaux se sont déjà joints à cette expérience. Les autorités éducatives et de santé sont étroitement associées à cette expérience.

Les étudiants « volontaires » de la Faculté des Sciences de la Santé, « encadrés » par les enseignants furent les premiers à être mobilisés pour apporter les soins d’urgence, l’écoute et les conseils nécessaires aux familles et surtout aux grands blessés. Cet encadrement des étudiants est formalisé graduellement dans le cadre d’une formation spécifique qui leur donne les compétences spécifiques à l’intervention dans ces communautés difficiles et d’autre part qui leur permet d’être utiles comme « secouristes » en cas de désastres naturels. Une clinique mobile visite aussi différents camps/sites ou s’entassent dans des conditions de précarité des milliers de personnes sinistrées. Plus de 5000 enfants ont déjà bénéficié des soins de santé de ce dispositif fixe et mobile qui fait la tournée des camps avoisinants. La demande reste forte et le centre de Quisqueya continu d’être fréquenté par les populations avoisinantes.

 D’autres étudiants volontaires et professeurs d’autres facultés sont également parties prenantes de l’expérience :
  • La Faculté des Sciences de l’Education : sur le volet de l’éducation des enfants,
  • La Faculté des Sciences Economiques et Administratives et la Faculté des Sciences de l’Agriculture et de l’Environnement : sur la formation des comités de gestion des camps.
  •  La Faculté de génie et d’architecture sur les infrastructures etc….
Pour l’heure, malgré les efforts, toutes les conditions ne sont pas encore réunies pour la pleine reprise des activités scolaires , de nombreuses écoles ayant été détruites, les ressources humaines n’étant pas suffisantes et les parents, traumatisés, craignant de remettre de si tôt leurs enfants dans des constructions en béton. Par conséquent, les enfants sont désœuvrés dans les campements, courant les risques que peut susciter l’oisiveté.
Par ailleurs, les hôpitaux continuent d’être engorgés par des malades qu’ils sont parfois incapables de prendre en charge par manque de personnel. La capacité d’accueil des structures de soins de la ville est nettement en dessous de la demande.

Des familles continuent à vivre dans des campements de fortune qui, pour certains deviennent de jour en jour insalubres, faute d’un appui adéquat pour organiser ces camps de manière décente. Il devient urgent de rendre ces lieux plus fonctionnels et accueillants. A l’observation, la vie des populations dans les camps risquent de durer des mois et la population traumatisée conserve encore la peur de vivre dans des structures en béton.
La démarche d’intervention
Les réponses apportées par les organisations restent encore souvent isolées dans un seul camp ou fractionnées par secteurs d’activités. Cela atténue l’impact des actions. Or dans le contexte de Port au Prince où il faudra des années pour reconstruire durablement la ville, il importe que les réponses de post-urgence s’inscrivent :
  • dans des expérimentations de qualité qui, bien que pour gérer une situation transitoire, soient potentiellement reproductibles à l’échelle  pour une bonne prise en charge des besoins ;
  • dans la responsabilisation citoyenne des acteurs et non dans un assistanat entretenu.
Aussi, les actions de Nap Vanse se déploient dans et à partir du centre d’accueil du campus réaménagé de Quisqueya, afin de transformer ce dernier en un véritable espace ressources d’expérimentation de la qualité pour tous les campements et sites environnants. Les comités de gestion de ces derniers sont construits en réseau organisé autour du camp ressources.

 Objectifs

 L’objectif premier de Nap Vanse est de permettre à au moins 4,000 enfants (1.000 à Port-au-Prince et 3.000  à Léogane) ainsi que leurs familles, victimes du tremblement de terre du 12 janvier 2010 en Haïti de reconstruire leur vie dans un nouvel environnement plus inclusif. Plusieurs stratégies concourent à cet objectif et se résument comme suit :
 1. Promouvoir la solidarité et le service communautaire en mobilisant durablement des universitaires volontaires et d’autres professionnels dans ces opérations d’urgence, de post-urgence et de reconstruction. Nap Vanse leur donnera les moyens matériels et financiers à cet effet;
2. Favoriser l’accès de cette population à desservir aux services de base : de santé et hygiène, d’éducation, et d’accompagnement psychologique. Une clinique de santé externe avec un dispositif mobile,  ainsi que la reconstruction de salles de classe en structure légres incluant des normes rigoureuses de sécurité sont prévus  à cet effet)

3. Renforcer la capacité des comités de gestion des camps et ou sites à organiser adéquatement ces centres de vie, notamment à les rendre salubres et décents ;

4. Favoriser les conditions de concertation des acteurs sur la reconstruction à travers un forum permanent

5. Eduquer les familles sur la prévention des risques naturels et désastres en s’appuyant sur un dispositif de medias à travers des émissions de télé et radio éducatives.

La phase 2 visera :

a. la durabilité des services sociaux (santé et éducation) mis en œuvre dans le cadre de l’urgence et de la post urgence et

b. Une offre de formations pour des jeunes (ciblant les métiers liés à la reconstruction) pour permettre au pays de disposer de ressources humaines qualifiés dans le cadre de sa reconstruction

Le projet touche donc un large public:
  • les enfants victimes et leur famille ;
  • les communautés sinistrées dans sept camps environnants de proximité et 2 autres situés un peu plus loin dans la ville ;
  • les acteurs impliqués dans la réflexion sur la reconstruction : les universités, leurs étudiants, les autorités éducatives, de santé etc…
Outre la dimension opérationnelle du projet, il y a lieu de souligner l’autre qui est celle de l’influence. Ce projet est un laboratoire de recherche-action qui entend expérimenter des façons d’enseigner autrement en mettant l’apprentissage au centre des préoccupations. La réflexion qui est en cours à travers les actions touche à la fois le contenu du programme scolaire que la pédagogie. Les résultats sont reversés dans le forum permanent de reconstruction pour accompagner les autorités publiques dans leurs choix. Ils seront présentés comme des propositions d’orientations lors des forums internationaux sur la reconstruction d’Haïti. A terme, l’impact de Nap Vanse dépasserait donc largement les frontières de la post-urgence pour s’inscrire dans la politique de reconstruction du système éducatif du pays.

Par ailleurs, le projet met l’accent sur l’éducation à la citoyenneté, à la fois pour les enfants, que pour les étudiants. En effet, les étudiants qui s’impliquent de manière bénévole et zélée dans le service aux populations sont en train de faire l’expérience de la citoyenneté : leur formation en cours sur le terrain de pratique de Nap Vanse leur apprend à se former autrement, non comme une élite qui se forme uniquement pour elle-même afin de prendre en charge son propre avenir, mais plutôt comme une compétence au service de son pays ; leur formation prend du sens par le fait de se mettre au service de leur compatriotes les plus démunis et amène des changements de comportement.

Plus d’information sur l’encadrement des étudiants volontaires

Information projet Nap Vanse actualisée au 22/04/2010